Le Groenland

DE PAULINE SALES
Metteur en scène : Sylvie Boutley, directrice artistique Salle Roquille Avignon
www.salleroquille.com
Interprète : Clarisse Hagenmuller,
Bande son originale : Stéphane Clor
Régie lumière, son et vidéo : Raphaël Siefert
Artiste plasticienne : Anne-Catherine Lejeal
Croquis/dessins : Samy Hagenmuller
LE GROENLAND
Cartographie d’une intimité et portrait d’une femme qui perd le contrôle de sa vie,… mais juste le temps d’une nuit… le temps d’aller au Groenland et de revenir…
Théâtre d’une parole joyeusement contradictoire, qui se voudrait légère mais qui ne l’est pas, parole ironique, quelquefois folle.
Monologue d’une femme absente pour cause de désordre momentané ou femme différente ?
La pièce de Pauline Sales ne contient pas de didascalie autre que « silhouette hitchcockienne, foulard, collant «, stéréotype de la femme blonde froide et sophistiquée.
Pauline Sales brouille les pistes…
Elle fugue à travers les rues d’une ville, la nuit, en compagnie de sa fille qu’elle nomme sa chouette, son loup. Elle lui parle, s’adresse à elle. Elle veut l’abandonner au Groenland, pour un retour à des origines esquimaudes. Car certaines rencontres transforment. Ce peut être un livre, un voyage, une personne, une expérience, une maladie. Quelque chose change et le ressenti intérieur est mis à distance, créant un vide, une attente entre fin et renouveau.
La fille conduira la mère vers une expérience du froid, non pas au Groenland, mais dans un
camion réfrigéré.
En attendant, la mère raconte des faits divers à sa fille.
Veut-elle la prévenir d’une catastrophe ?
Y-a-t-il péril en la demeure si on ne va pas au bout de soi-même ?
Pourquoi a-t-elle emmené l’enfant avec elle plutôt que de la laisser dans leur maison ? Car il y a au loin une maison, de même qu’un mari et le père de l’enfant.
Rêves, désirs, difficultés d’être, suicide…
A l’heure des mouvements sociétaux actuels, le monologue de Pauline Sales a une résonnance forte par rapport à la question de l’identité féminine et masculine. Bien que sans être revendicatrice, il s’agit d’une pièce féministe. La pièce dit que le corps féminin ne se limite pas à une fonction de maternage, le désir d’enfant étant l’un des plus puissants désirs inconscients, les médias ne cessent de l’asséner de même qu’une échéance, comment ne pas se sentir piégée ?
Parole qui tantôt parait décousue, elle avance.
Parole féminine intergénérationnelle, elle est tour à tour directe, lucide, mélancolique, âpre, poétique.
Ecoutez des extraits de la bande sonore du spectacle. Compositeur : Stéphane Clor / stephaneclor.net
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